Pour en savoir plus sur l’auteur et son œuvre. Les éditions Sans Crispation proposent de réinventer le questionnaire proustien !
Sans Crispation : Comment vous tenez-vous informé : par le biais de la télé, des réseaux sociaux, en écoutant la radio ou en lisant le journal ?
Nina Fabrer : J’aime multiplier les sources d’informations mais je suis très sélective aussi par rapport au type d’informations que je recherche.
Imaginez ce que votre auteur préféré écrirait sur votre œuvre ?
Hé là, j’ai lu ton bouquin de poésie “j’ai peur de ce livre” et je dois dire que ça envoie du lourd. T’as pas peur de te foutre à poil et d’exposer tes tripes sur la table, ça se voit. Tu te demandes ce que ça signifie d’avoir peur pour un écrivain ? Eh bien tu l’expliques putain de bien dans tes pages.
La rage, la peur de perdre le contrôle, ce sont des thèmes bruts qui parlent à tous les écrivains, artistes, créatifs qui ont jamais posé leur cul sur une chaise pour travailler. C’est vrai, quand ça sort, ça fait du bien, ça soulage comme une putain de lumière noire. On en revient toujours à la page, à l’écriture, à l’art parce que c’est notre SEUL moyen de s’exprimer, de se libérer. D’ailleurs, la métaphore de la “lumière noire” est particulièrement éloquente, même si je déteste employer ce mot. Elle souligne la façon dont les émotions les plus sombres peuvent illuminer notre compréhension du monde qui nous entoure.
T’as cette putain de capacité à créer une ambiance intime et personnelle tout en touchant à des trucs universels, qui parlent à tout le monde. Et merde, t’as pas peur de plonger dans les profondeurs les plus sombres de l’âme, de crier la vulnérabilité. C’est ce qui rend ton bouquin putain de puissant. En bref, je dirais que ton bouquin est une œuvre d’art à part entière. T’as capturé quelque chose d’essentiel sur la condition humaine et t’as su l’exprimer à travers ta poésie honnête, directe, cash.
J’ai hâte de lire tes prochains écrits, tu vas cartonner.
Un endroit et un moment préférés pour écrire ?
Pas d’endroit ou de moment préféré pour écrire mais des occasions infinies d’invitation à l’écriture. J’écris partout où je suis et j’aime que mon écriture soit imprégnée de mon environnement, du vivant, du bruit, des voix que j’entends parler/ crier autour de moi. J’écris dans le métro, le train, la voiture, en forêt, par terre (chez moi ou dehors), dans un musée, au travail … la liste pourrait être très longue.
Dans quelle mesure, “J’ai peur de ce livre”, c’est vous (ou pas) ?
Dans la mesure de chaque battement de cœur, de chaque respiration, de chaque crampe au ventre et de nœuds dans l’estomac.
Que dit votre ouvrage de votre monde, du monde en général ?
Mon ouvrage est une poésie qui parle de la peur et de la rage, des émotions intenses que chaque être humain peut ressentir à un moment ou à un autre. De la vulnérabilité, de la perte de contrôle et de la nécessité de s’exprimer, de se libérer.
D’un monde intérieur au monde extérieur. Une voix qui essaye de s’incarner en témoignant de quelque chose de profond sur le monde dans lequel nous vivons, où les gens sont souvent effrayés par ce qu’ils ne peuvent pas contrôler et où l’expression de soi peut-être très difficile.
J’ai peur de ce livre parle des tripes, des pensées les plus profondes aux peurs les plus intimes. C’est un livre qui se met à nu et qui dit les choses telles qu’elles sont, de manière brute et violente parfois, mais qui transpire également l’espoir car il est toujours possible de trouver une lumière, même dans les moments les plus difficiles.
Quel a été le passage le plus difficile à écrire ?
La fin ! Au moment de l’écriture de ce livre, j’avais un gros gros problème avec la question de la fin, finir son assiette, tourner une page, trouver une “bonne” fin…
Si vos personnages étaient des émotions, laquelle seraient-ils ?
Difficile de faire un choix. Le personnage principal se rapproche de la métaphore de la “lumière noire”. Les émotions qu’on perçoit en premier sont la rage, la peur, l’angoisse, la violence… mais si vous lisez entre les lignes, toutes ses émotions assez dark sont en réalité remplies d’espoir, de créativité, d’humour même parfois.
Mes personnages sont des objets de la vie courante, qu’on a tendance à considérer comme banals et qu’on oublie bien trop souvent de par leur banalité. D’un coup, ils se mettent à parler et se révoltent. C’est une véritable météo des émotions qu’ils incarnent et passent par tous les temps.
Conseilleriez-vous votre livre à Emmanuel Macron, à un autre homme politique (lequel ?) ?
Ah la politique… ! Question piège ha ha 🙂